Le 29 octobre 2013 Bannalec
J'ai connu là une verte prairie ...
Elle a bien changé la rivière de mon enfance !
Mais où est passée la verte prairie ?
Elle a disparu sous les saules et les ronces . Il y a bien longtemps qu'aucune vache n'est venue brouter l'herbe verte et grasse de ce pré , elles doivent certainement préférer les aliments de la ferme les braves bêtes .
Et cette berge qui s'écroule lamentablement d'année en année en s'en allant vers l'océan pour ne laisser qu'un lit trop large que l'on traverse en bottes onze mois sur douze . Le saumon ne monte plus jusqu'à là ... La truite , belle fario si craintive , ne trouve plus de cache pour fuir le héron et l'aigrette . Elle est triste la rivière de mon enfance où brillaient les flancs de mille tacons et où l'éphémère ne faisait pas deux mètres avant de se voir gober .
Il reste le petit pont de pierres , vestige de mon enfance ... Combien de fois je me suis assis-là à contempler ce paysage ouvert ?
Maintenant , le paysage se referme et couvre le ciel gris de cet après-midi d'automne , et je suis là , comme un con , arrivé à la dernière page d'un cahier sur lequel j'avais noté mes petits bonheurs d'une enfance au bord de l'eau .... Et je lève les yeux vers la sombre réalité .
Puis arrive un couple de libellules , puis deux , puis trois ... Et voilà le spectacle de l'accouplement qui donne un sourire à ma mélancolie .
Robert-le-diable
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